Traduction de la conférence de Safron Rossi sur Saturne et la Koré, première partie, traduction en cours :

Saturne et la Déesse Koré (également Cora ou Koré),

Bienvenue à tous pour cette première partie du séminaire sur Saturne et la Déesse Koré, construit en 2 séminaires. Ce que j’aimerais faire aujourd’hui c’est explorer la signification astrologique de Saturne en lien avec l’archétype de Koré et introduire Koré, certains aspects de sa mythologie et de ses axes psychologiques.

Commençons avec Saturne. Un certain nombre de peurs, d’inquiétudes et d’appréhensions accompagnent naturellement l’évocation de ce dieu planétaire. Ceci parce qu’en tant que modèle archétypique et psychologique Saturne symbolise la peur, les restrictions, les fins, l’ombre, les défenses et les compensations. Nous rencontrons Saturne dans nos sentiments d’infériorité et d’incapacité. Il est le Dieu de la mélancolie, ce qu’aujourd’hui nous appellerions dépression et son apparition dans notre thème astral signale un lieu de responsabilités importantes, dans bien des cas un fardeau et un sentiment de limitations. Nous épions un transit de Saturne négativement et nous nous parons contre les lourdeurs et charges supplémentaires que nous anticipons. En fait, cette réponse est en elle-même saturnienne, à savoir une sorte de positionnement défensif où nous nous attendons au pire. Ainsi nous pouvons voir combien Saturne est présent dans la manière même avec laquelle nous l’appréhendons.

Marsilio Ficino, le grand astrologue et médecin de l’âme de la renaissance italienne luttait lui-même avec de tels sentiments et réponses à Saturne. Dans une lettre à son ami Giovanni Cavalcante, il commence avec cette phrase : « tu m’ordonnes, mon Giovanni, de chanter un hymne de rétractation à Saturne, qui a été l’objet fréquent de mes plaintes ces derniers temps ». Ainsi, de manière évidente, Ficino a dû rouspéter contre Saturne assez souvent pour que son ami lui prescrive des chants de rétractation, ce qui équivaut ni plus ni moins à un reniement de toutes les plaintes de Ficino sur le sujet. 

Il faut avouer que les revendications de Saturne sur Ficino ne sont pas des moindres : dans son thème natal, Saturne est en effet conjoint à l’ascendant, dans le signe du verseau, et son mars et sa lune sont en capricorne : nous trouvons donc là une quadruple signature de Saturne. Il se voyait lui-même marqué par la lourde charge de cette planète ; Il était d’une disposition mélancolique et il lutta durant toute sa vie contre la maladie physique.

Ainsi, après avoir détaillé l’influence dominante de Saturne dans son thème, il écrit : que dois-je donc faire ? …Je dois chercher un changement ; je dois, avec l’accord d’Aristotle, me dire que cette nature elle-même est un don unique et divin. Dit simplement, je dois me mettre à la recherche d’un changement. Ficino démontre ici une transformation psychologique.

Le changement est dans l’attitude vis-à-vis de Saturne, qu’il faut s’efforcer de découvrir et d’honorer ou, exprimé de manière poétique « chanter des hymnes aux bénédictions de Saturne ». Ficino nous aide à comprendre combien c’est dans la nature même de ce dieu de nous inciter d’une part à ne pas mettre en doute ses malédictions et d’autre part de négliger en même temps les dons importants qu’elles dissimulent.

Tous les dieux débordent de bénédictions, c’est dans la nature même de l’imagination divine. La perspective psychologique et archétypique cherche à élargir et à approfondir notre vision, de manière à distinguer ce que ces cadeaux révèlent, et de reconnaître qu’ils viennent par le biais des difficultés, souffrances et problèmes existentiels. Ainsi Ficino fait allusion à l’une de ces bénédictions saturniennes. Il mentionne Aristotle, pour qui n’est-ce pas le tempérament mélancolique qui produit le génie, juste ?

En d’autres termes, dans un sens plus général, la lourdeur de Saturne est la lourdeur du trésor lui-même. « Un trésor c’est quelque chose d’important et de sérieux ».  Les alchimistes diraient que l’or vient de la rouille. Mais le problème est que comme Ficino, nous sommes coincés dans la rouille, ce qui nous coûte de ne pas trouver l’or. Nous devons donc  rechercher notre propre changement car c’est lui qui nous permet de saisir la signification et la promesse plus complète de Saturne, qui en tant que modèle archétypique et psychologique symbolise également l’authenticité, la sagesse, la résilience et les processus par lesquels ses qualités se forment qui sont la maîtrise, la mise à terre, l’affinement, la distillation/purification, la mouture et le modelage.

Ma propre façon de penser le rôle de Saturne au niveau de l’âme est qu’il symbolise la liberté qui vient lorsque nous découvrons, puis que nous nous enracinons, dans le fondement de nos valeurs essentielles. C’est la liberté psychologique qui vient lorsque nous créons de l’espace en nous-même pour nous-même. En d’autres termes, lorsque nous devenons psychologiquement et métaphoriquement des Koré-vierges.

C’est cela que je souhaite amener au cours de ce séminaire, par le biais d’une nouvelle mais en fait très ancienne figure archétypale, la Koré - qui signifie vierge en grec - modèle archétypal relégué dans l’ombre pendant très longtemps et qui, je crois, ré-émerge aujourd’hui dans les expériences de vie individuelles.

Ainsi que je l’ai défini et précisé dans mon livre « the Koré godets » - duquel je vais tirer le matériau pour ce séminaire, la Koré est la vierge ou la jeune fille archétypale, une jeune figure qui est « une en elle-même ». Or, qualifier un tel personnage comme  archétypal, c’est reconnaître qu’il est universel et qu’il détient une valeur psychologique intemporelle. Cette valeur est profondément associée à l’intégrité psychologique, celle qui serait l’expression psychologique même de ce que signifie « être un-e en soi-même ».  

Ainsi la virginité ou « plénitude en elle-même » de la Koré décrit ce que signifie le fait d’être enraciné dans notre nature essentielle en tant qu’individu. Et comme cette figure doit être directement reliée à notre connexion avec les rythmes intérieurs de notre être, le contact avec cet archétype peut amener un sens de souveraineté et de puissance. Les thèmes principaux « un-e en soi-même, intégrité psychologique, individualité, nature essentielle et rythmes, souveraineté, force, vitalité, authenticité….il s’agit bel et bien d’un personnage puissant.

C’est ainsi qu’au cours de mes études sur cette figure, j‘ai compris que la déesse Koré personnifie les trésors/dons importants de Saturne. Ce que je propose par conséquent c’est que nous posions un regard nouveau sur ce vieux démon, pour reprendre le sous-titre du texte principal que Liz Greene a écrit sur Saturne. L’équation qu’elle établit entre Saturne et le Vieux démon est de taille et j’aimerais ajouter quelque chose à ce sujet. En effet Liz Greene dégage l’idée principale que Saturne porte l’ombre, n’est-ce-pas ? Elle considère Saturne comme identique à la figure du Vieux démon ; il est le principe planétaire - si on met de côté les planètes transpersonnelles associées aux difficultés - qui porte l’ombre. De nos jours la plupart des gens sont familiers avec le concept de l’ombre et avec l’idée que nous avons tendance à mettre en avant ce qui est favorable, propice, ce que nous imaginons comme bon, alors que nous repoussons ce qui est sombre et problématique, qui est alors refoulé dans l’ombre. Mais quelquefois c’est l’inverse qui se produit et c’est justement le cas avec Saturne. En effet, il s’agit ici de récupérer l’ombre positive de Saturne car c’est elle qui est reléguée dans l’ombre de ce principe archétypique astrologique : nous devons récupérer la part rédemptrice et créative tombées dans l’ombre de Saturne. Et je pense que la Koré est une figure qui permet à ce côté rédempteur et créatif d’émerger. Ainsi l’astrologie symbolise les processus profonds qui opèrent dans la psyché et qui donnent à nos existences leur forme. Nous avons besoin d’une multiplicité de figures pour imaginer notre déploiement existentiel, il nous faut plusieurs déesses et dieux pour cela. Ces derniers personnifient les valeurs les plus élevées, c’est pour cela qu’ils sont des divinités. Sur le plan psychologique, nous avons besoin de ces personnages et de leurs histoires car ils symbolisent les pouvoirs archétypiques des énergies de vie. Mon étude sur la Koré est guidée par l’impression que nous avons vraiment besoin de la symbolique qu’elle porte, à savoir ce que veut dire être « un-e en soi-même ».

La Koré est la figure archétypale qui personnifie la souveraineté, l’individualité et cette vitalité qui résulte d’un vécu relié à notre moi profond. Puiser dans les personnages de déesses, leurs mythes et images nous donne un outil pour nous reconnecter avec nos racines féminines, ce dont nous avons tous besoin, indépendamment de notre genre ou sexe. Il est important de faire cette démarche en astrologie au même titre qu’il est important de le faire dans n’importe quel domaine concerné par la conscience et la guérison.

Ces figures et mythes alimentent l’archétype de Koré ; les déesses Koré mettent un éclairage sur certains aspects de l’expérience humaine qui ont été largement dévalués et reniés dans la culture patriarcale traditionnelle. Nous avons par conséquent besoin de la Koré, figure nouvelle et ancienne en même temps, pour nous aider à faire le travail que nous demande Saturne d’une manière neuve et profonde. Par travail je pense plutôt à accouchement parce que Saturne est associé à ces expériences et processus par lesquels nous « naissons à nous-même ». Ainsi c’est mon espoir dans ce séminaire que par la découverte de la Koré nous puissions imaginer de manière plus efficace ce que Saturne exige de nous et ainsi être capables de voir les malédictions de Saturne comme des gardiennes de cet espace où nous restons vrais et fidèles à notre Daimon, fidèles à notre vocation ou appel intérieur, ce afin de devenir un individu unique dans le sens le plus global du terme.

Je vais au cours de cette présentation alterner entre les processus associés à l’archétype planétaire que représente Saturne et les mythes et images qui appartiennent à la Koré, sujet puisé dans mon livre comme déjà mentionné plus tôt. J’analyse ces deux figures de plusieurs manières et je souhaite ici, à la manière de circonvolutions, vous les présenter ici pour que nous puissions au fur et à mesure du séminaire et du processus, « tisser les fils » et construire leur coordination. 

La première manière d’analyser ces figures est de voir en la Koré un aspect rédempteur et créatif de Saturne ; la seconde, le fait que la Koré est un aspect féminin de ce principe archétypal psychologique et la troisième, le fait intéressant de voir en Saturne un gardien du seuil de la « Koré-ité », je veux dire un symbole des processus et épreuves qui nous initient à notre nature de La Koré, ce que nous ne pouvons pas faire avec la Koré elle-même ; nous ne pouvons pas contacter la Koré sans le type de travail représenté par Saturne. Saturne nous amène à elle. Telle est l’idée.

Imaginez donc ce que nous savons de Saturne dans le domaine astrologique et je vais m’appuyer sur le travail des astrologues Dane Rudhyar, Liz Greene et Steven Arroyo. Leurs travaux sont comme les fils de chaîne d’un métier à tisser, la structure fondatrice – qui est bien sûr une affaire saturnienne. Or  l’acte de travailler étroitement avec leurs écrits est lui-même un signe distinctif de l’énergie saturnienne, n’est-ce pas ? Parce que Saturne est associé à la tradition. Donc si Saturne est notre chaîne, la Koré seraient les fils de la trame qui vont et viennent, le tissage de nouvelles couleurs et modèles sur cette structure fondatrice saturnienne. Ce tissage permet de regrouper et de coordonner différents concepts et ainsi tenter d’approfondir notre compréhension de Saturne et de la présence de la Koré dans nos vies.

Ainsi, sur la base de cette introduction nous pouvons commencer ce travail. Dans son essai “meditations on Saturn”, Dane Rudhyar nous rappelle que Saturne, dans la tradition gréco-romaine, était le maître de l’âge d’or. On retrouve cette idée dans la mythologie et la religion hindoues. J’entends par âge d’or l’idée qu’il y a quatre âges, une pensée archétypale que l’on retrouve dans plusieurs traditions. Dans la tradition hindoue, l’âge d’or était appelé « Satya yuga ». Satya et Saturne sont étroitement liés ; Rudhyar relève que « Sat » en sanskrit signifie « être essentiel ». Ainsi Saturne est un symbole de notre être essentiel. Ceci est le point fondamental amené par Rudhyar, la pureté de notre être intérieur. Et cet être intérieur se distingue de notre Persona qui est le visage que nous montrons au monde extérieur et il se distingue également des différents rôles que nous habitons et qui nous permettent de satisfaire aux exigences collectives.

La Koré-vierge incarne cet état d’être essentiel que Saturne symbolise. D’où l’expression de Dane Rudhyar : « Saturne est l’état de la graine avant sa germination ». En d’autres termes, le stade avant que la pureté de l’être essentiel n’ait été affecté par les résultats de sa relation complexe et souvent impure avec le monde. 

Ainsi la Koré est un modèle archétypal. J’aimerais que nous nous tournions vers ce personnage pour nous aider à comprendre cela. La Koré est le modèle archétypal qui a été incarné par des déesses-vierges dans des mythologies et traditions religieuses à travers le monde. Une vierge était autrefois un titre qui portait une valeur sacrée car elle symbolisait un être ou une personne possédant une puissance spirituelle. Les Grecques anciens reconnaissaient la divinité de ce personnage car dans leur religion, la plupart des déesses les plus vénérées étaient des Koré-vierges : Athena, Artémis, Hestia, Perséphone. Koré est le mot grecque pour fille ou jeune fille et est synonyme de Parthenos, qui signifie également vierge, jeune fille ou célibataire.  C’est l’analyste jungienne Esther Harding qui nous a aidé-e-s à nous habituer au sens métaphorique plutôt que biologique ou littéral du mot « virginité ». Elle est l’auteure de cette extraordinaire étude sur les déesses vierges lunaires, intitulée « woman’s mysteries Ancient and Modern », dans laquelle elle traduit Parthenos par « un-e en soi-même ». Ainsi être vierge c’est être pleinement « en » et « à soi-même », être indivisé de soi-même. Vous voyez, ceci est l’essence de l’archétype de la Koré-vierge. Ainsi la signification psychologique de la Koré c’est « appartenir à soi-même ». Dans ce sens, la virginité ou Koré-ité c’est une métaphore de l’état de complétude, de l’être pur et intègre à sa nature essentielle la plus profonde. Comme je l’ai mentionné il y a un petit moment, l’une des raisons pour lesquelles nous avons besoin des mythes et histoires anciennes, c’est qu’ils nous connectent à des valeurs et modes d’être différents passés sous clandestinité. Et je crois que la Koré-vierge a été largement enterrée dans l’imaginaire culturel de ces deux derniers millénaires. Cela a rendu le modèle de conscience qu’elle personnifie difficile à reconnaître mais je pense également que l’on a profondément sous-évalué le sérieux nécessaire avec lequel elle doit être considérée. Nous voyons donc que les déesses grecques qui incarnent la Koré-vierge nous aident à reconnaître l’archétype et les valeurs qui appartiennent à ce modèle.  

Les anciennes déesses-vierges sont tout sauf dociles, légères et passives. Nous devons par conséquent changer notre façon de définir le mot vierge par rapport à a manière avec laquelle nous l’avons défini dans notre culture. Athena est une guerrière. Artémis est une chasseuse. Perséphone est la reine des mondes souterrains. Hestia est un feu sacré. Dociles, légères, passives, je ne pense pas. Toutes ces déesses sont sans enfant et on trouve là le genre d’expression concrète de cette virginité. Les déesses vierges ont été parmi les figures les plus puissantes dans l’ancien Panthéon mythique et l’amoindrissement de notre compréhension du pouvoir de la Koré est lié à l’amoindrissement des déesses qui s’est produit avec la naissance des civilisations indo-européennes,  patriarcales dans leur structure sociale et dont les religions avaient pour divinités dirigeantes des dieux masculins. Ceci inclut les trois religions abrahamiques des deux derniers millénaires, soit le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, dans lesquelles les déesses sont absentes. C’est pourquoi il est important que nous retrouvions une compréhension et vénération plus anciennes de ce que signifie vierge. C’était un titre de déesses qui étaient souveraines et fortes de pouvoir vital. Ce fut jadis un état d’être sacré plutôt qu’un terme qui aujourd’hui est souvent utilisé avec mépris, indiquant un type d’expérience ou de la frigidité. Ainsi, le « un-e à soi-même » que la Koré incarne fait partie des cadeaux de Saturne et c’est l’un des buts aux processus appartenant à cette planète. En d’autres termes, Saturne est un symbole astrologique associé à notre nature essentielle vierge et aux moyens avec lesquels nous contactons cette part de nous-même.

Nous allons poursuivre en reprenant ce que Dane Rudhyar a communiqué par rapport aux traditions gréco-romaine, hindoue et de l’époque de l’âge d’or, soit ce lien de Saturne avec l’être essentiel « sat », qu’il a approfondi en faisant une analogie entre Saturne et la graine. Il décrit le processus de la germination, des racines capillaires qui s’étendent dans la terre puis de la semence qui monte à la surface à la lumière du soleil. Il compare Saturne à la graine, et plus spécifiquement au pouvoir de la graine. Il est pourtant difficile d’imaginer Saturne en tant que graine, n’est-ce-pas ? Dans le mythe il est le père sévère, la personne âgée. En Grec son nom est Chronos, qui signifie le temps et il est associé à la racine des mots liés au temps, comme par exemple chronologique. Il est représenté tenant la faux, outil de récolte et de coupe. Saturne incarne également les principes appartenant à l’archétype de Senex, le vieillissement et les fins. Vous voyez, je pense que nous avons besoin d’une autre figure pour nous aider à comprendre ce à quoi Rudhyar fait référence.

Ce pouvoir de la graine, la force de vie à l’œuvre dans la graine qu’il décrit est en fait à la racine étymologique de la Koré. En Grec le mot Koré et le mot force vitale partagent la même racine, soit le principe qui permet à la vie de croître au sens botanique du terme. Dans les mots du poète Dylan Thomas, c’est « la force qui pousse et conduit la fleur à travers sa tige » (en anglais : « through the green fuse drives the flower », green fuse étant une métaphore pour tige portant un sens plus puissant). On a ici un autre tableau riche de sens. Imaginons que Saturne est la graine et que la Koré est le pouvoir vital à l’œuvre dans la graine. Ce qui veut dire, pour être plus clair, que Saturne, en tant que symbole astrologique dans notre thème natal représente la graine et la Koré représente la force vitale à l’œuvre dans ce symbole.

J’aimerais vous présenter les statues archaïques de la Koré qui dans ce cadre de déesses vierges du panthéon grec, tout comme dans la mythologie, nous révèlent des facettes essentielles de l’archétype. Pour comprendre l’être essentiel, la vitalité et la souveraineté qui animent la Koré, nous devons nous tourner vers son iconographie et c’est ce que les statues grecques nous offrent. Comme je l’ai décrit dans mon livre, dans la Grèce ancienne, la Koré n’était pas simplement la figure d’une jeune fille célibataire ou d’une déesse vierge. L’époque était marquée par l’expansion de statues donnant de la Koré l’image d’un personnage important dans les pratiques rituelles religieuses et dans les arts. Ceci était évident dans la culture sculpturale de la période archaïque, qui date plus ou moins de 660 à 480 avant J-C. Ainsi la Koré est une jeune femme drapée au service d’une déesse ou d’un dieu et les statues de Koré ont été trouvées dans des sanctuaires à travers toute la Grèce, d’Athènes à l’Asie mineure et également en Turquie.

Sans doute plusieurs parmi vous êtes familié-e-s avec les statues que l’on peut voir sur l’acropole à Athènes dédiées à Athena. Considérées ensembles, ces statues sont appelées « du type Koré » dans les études de l’Art classique et elles se sont développées au cours des circa 200 ans de la période archaïque. Je souhaitais transmettre comment au cours de ces 200 ans ces sculptures ont progressé d’une forme plutôt statique à une forme plus naturaliste. La Koré Nikandre, l’une des plus anciennes que nous possédons, a été trouvée au sanctuaire d’Artémis. Elle n’a que les formes principales et les lignes nécessaires. Ensuite on trouve plus de complexité, avec des plis dans les habits, des chitons, des gestes du visage et des tendons, le mouvement du tissu.

A l’origine toutes ces statues de Koré ont été peintes avec des couleurs vives qui ont bien entendu déteins avec le temps. Cependant malgré ces changements, toutes les statues ont des similitudes notables. Leurs corps ont des épaules larges et des poitrines petites et relevées, des hanches et une taille sveltes. Et dans la période classique ultérieure, des jambes somptueusement dessinées, qui deviennent visibles sous la robe. Quand bien même il existe une grande variété de drapés et de plis dans les habits que les Korai (Koré au pluriel) portent, elles sont toujours représentées portant une tunique de lin fin que l’on appelait chiton, avec des plis gaufrés. De plus, toute les Korai sont jeunes, elles ont des traits ronds et doux, leurs sourcils ne montrent aucune trace d’inquiétude ou d’âge et leurs petites poitrines relevées et leurs fines tailles indiquent que ce sont des représentations de femmes qui n’ont pas porté d’enfant. Leurs cheveux longs et défaits indiquent qu’elles sont célibataires. Alors que ces descriptions sont utiles, leurs qualités doivent être comprises métaphoriquement car ces images archétypales décrivent des principes, des énergies universelles. Ainsi dans ce sens, la Koré décrit une qualité d’être marquée par la jeunesse et nous pouvons nous relier à cela indépendamment de notre âge biologique. La jeunesse est une métaphore de l’essence de la graine, des commencements, des initiations ou des premières apparitions. Ceci nous amène à la manière avec laquelle Dane Rudhyar définit Saturne, « l’urne de l’être essentiel », notre nature fondamentale, la pureté de notre véritable soi. Ces deux aspects sont incarnés par la Koré, qui est une en elle-même. Elle est un aspect féminin de cette question d’être essentiel et de pureté que Saturne symbolise. Ces termes « être essentiel » et « pureté de sa nature fondamentale » décrivent des dimensions profondes de notre être, ils évoquent une sensation de profondeur. Il s’agit même, à mon avis, de cette légèreté expressive de l’âme et en même temps vaste et empreinte de gravité. Ils appartiennent à la symbolique de Saturne, c’est décoiffant n’est-ce-pas ? Je veux dire que quelque part cela heurte nos expériences saturniennes, qui sont souvent marquées par des pressions intenses, des contractions, des retards, des reculs, de la lourdeur, des frustrations, de la solitude et de la rigidité. Mais ici nous opérons ce changement de la rouille en or. Pour Rudhyar, il s’agit de la face négative de Saturne et dans ce contexte il appelle Saturne le maître de corvée ; cette facette de censure de Saturne apparaît à la mesure de notre désalignement de notre être essentiel. Je crois que ce qu’il a dévoilé là est fascinant.

Ce désalignement est inévitable et je crois qu’il s’agit là d’une des souffrances qui, d’une manière ou d’une autre, nous a été amenée par les forces de l’existence. Nos familles et héritages ancestraux, notre société et ses traditions, l’esprit du temps, les buts, désirs et volontés de notre égo sont les objectifs volontaires venant d’autres parties de notre être. Et ainsi a lieu le désalignement de notre être essentiel. Steven Arroyo résume succinctement ce point relevé par Rudhyar et dit « ainsi Saturne est souvent vécu comme le reproche sérieux ou comme un acte ou une croyance difficiles afin que nous commencions à tenir compte des besoins de notre nature intérieure fondamentale. On peut dire que la nécessité psychologique archétypale de Saturne est de retourner et de reprendre contact avec notre nature profonde. Dans la phrase suivante de Rudhyar : « la stricte, rigoureuse et l’expression de censure de Saturne est seulement l’image négative de notre véritable entité ou construction psychique, de Satya (vérité) en nous ». C’est en nous, l’image de notre « être-semence » qui nous implore et souvent exige de nous, par des manières desquelles il n’y a pas d’échappatoire, de redevenir ce que nous étions avant de naître, avant d’avoir été pervertis par notre relation à l’environnement ». Rudhyar n’y va pas de main morte. En d’autres termes, pour découvrir qui nous sommes, distinct de ce que les autres souhaitent que nous soyons et de ce que nous pensons que nous devrions être pour nous adapter et correspondre aux demandes, attentes et exigences des autres et du monde. C’est là où nous arrivons à un autre moment du vécu de Ficino, là où nous devons chercher un changement et considérer comment les pressions de Saturne sont en fait les vrais moyens qui nous permettent de retrouver le lien avec le pouvoir de la graine Koré. En regardant Saturne de cette manière, cette planète devient le gardien du seuil de la conscience de Koré. Et ces processus qui appartiennent à Saturne sont les moyens, les chemins par lesquels nous sommes initiés à la Koré-ité et à ces valeurs exclusives d’individualité, de souveraineté et d’intégrité qu’elle personnifie et qui sont contenus dans cette signification d’être un à soi-même. En résumé, pour le dire de manière plus simple, la Koré est une image positive de notre véritable nature individuelle telle que symbolisée par Saturne. Et j’espère vraiment qu’en ayant cette image de la Koré, nous pouvons commencer à voir que ce que nous appelons les malédictions de Saturne, sont en fait des bénédictions. Là se trouvent ses dons de poids.

J’aimerais à présent me pencher sur certains traits des statues archaïques de la Koré pour nous aider à approfondir ce sujet en lien avec le changement dans notre relation avec Saturne ou comment nous nous relions à la symbolique de cette planète et que nous réfléchissions à la pression et aux processus de Saturne. Je vais extraire deux lignes de cette phrase de Rudhyar que je viens de vous lire. Dans cette phrase Rudhyar dit : « la stricte, rigoureuse et expression de censure de Saturne est seulement l’image négative de notre véritable entité ou construction psychique, Satya en nous ». Dans la tradition archaïque de la Koré, il n’existe pas deux Korés identiques. Chaque Koré est particulière. Et comme décrit dans mon livre, c’est la qualité distincte de chaque statue de Koré qui affirme son individualité et singularité. Elles ont toutes un visage aussi unique que tout être humain. En plus de cela, leur style personnel est apparent par leur coupe de cheveux et leur robes ; elles auraient toutes porté des bijoux, mais cela n’a pas duré, ils ont disparu. Mais aucune de leur robe n’est drapée de la même façon, les couleurs avec lesquelles elles auraient été peintes devaient être uniques. Et alors que les particularités de ces statues les distinguent les unes des autres, la signification psychologique de leur individualité appartient à quelque chose de plus profond que l’esthétique. L'individualité est basée sur la connaissance que ce qui nous rend différent de toute autre personne est une essence de caractère qui nous est propre ; le sens du soi est ce qui nous rend unique et comme cette essence est enracinée dans notre nature, elle est étroitement harmonisée avec la qualité d’authenticité. Le calme, la tranquillité de la colonne et le regard calme de la Koré expriment quelque chose de cette connexion à notre unicité essentielle.

Ce caractère unique essentiel ne provient pas de ce que nous affichons à l’extérieur, mais d’un sentiment d’être intérieur. Dit plus simplement, les traits de la Koré de ces statues rendent visible le « un-e en soi-même » qui est l’essence de l’archétype. Psychologiquement parlant, la beauté physique des statues de Koré communiquent la beauté et l’aisance, l’équilibre du fait d’être soi-même. Cela se voit dans la posture identique de toutes ces statues, cette espèce de puissance colonnaire maîtrisée. Elle est indépendante, autonome, droite comme une flèche. Aucune des statues de la Koré n’a été représentée assise ou couchée, toutes se tiennent debout et ce port érigé est une affirmation puissante de leur être. Pour en revenir à Rudhyar, Satya est l’affirmation puissante de l’être essentiel.

Je comprends aussi ce caractère direct comme une expression des processus de construction de la forme (ou manifestation tangible) que Saturne incarne. En effet afin que quelque chose puisse prendre forme, se manifester, il doit y avoir un processus de consolidation. Que ce soit une idée qui naisse à partir d’une pensée, d’un bébé qui grandisse dans le ventre de sa mère, de matériau de fabrication réunis dans une structure du corps physique, Saturne est associé aux os - notre squelette qui est la composante essentielle de soutien et le fondement de notre corps – et à la peau, organe qui nous enveloppe. Ainsi ces processus de manifestation et de construction de la forme sont rattachés au sentiment d’être un individu distinct des autres individus. La rectitude et l’individualité de la Koré symbolisent le fait de se démarquer des autres. Le fait de nous connaître en tant qu’être « à part » appartient à la symbolique de Saturne. Vécu de manière négative, Saturne nous sépare des autres par des sentiments douloureux de coupure, de solitude et du fait d’être incompris. Ces expériences peuvent faire partie des malédictions que nous attribuons à la planète et que nous avons tendance à prendre au premier degré, au pied de la lettre.

Mais Saturne c’est aussi le principe qui nous sépare des autres dans le sens de nous rendre « individus », qui nous distingue, démarque, nous ramène à nous-même, qui nous permet de rester fidèle à nous-même dans notre vocation, appel, de rester attentif-ve aux affaires qui nous appartiennent et que les dieux nous ont demandé de cultiver dans nos vies. Selon les termes de Jung, l’expérience la plus élevée et décisive de toutes les expériences est celle de se retrouver seul-e avec soi-même. Nous devons être seul-e si nous voulons découvrir ce qui nous soutient, nous aide, nous supporte lorsque nous ne pouvons plus nous soutenir, nous aider, nous supporter nous-même. Seule cette expérience peut nous apporter et nous donner des bases et un fondement indestructibles. Donc dans ce contexte, je pense valable de différencier isolement et solitude (en anglais loneliness et solitude). Imaginons que l’isolement soit le résultat du fait d’être incapable d’être avec soi-même alors que la solitude exprime l’expérience d’être « chez soi en soi-même ». La solitude est aussi la condition d’une introspection qui va nous permettre de changer notre vision de la triste malédiction de l’isolement de Saturne en « réceptacle puissant » de solitude.

Ainsi Saturne devient notre guide dans notre initiation vers la connaissance de nous-même en tant qu’individu, nourrissant notre capacité à nous démarquer des autres, connaître la force de notre structure « de Koré », savoir où nous nous « tenons droits ».  

Le mythe nous aide à aborder le problème du comment nous pouvons accueillir l’isolement de Saturne comme une solitude et Artémis peut nous aider à y répondre, déesse qui entre autres était une vierge venant de loin, loin se référant ici aux montagnes, prairies et forêts, territoires sauvages, à une nature indomptée. Homère appelait Artémis « Hagne »un mot qui réunit « pur et saint » ; le classiciste Walter Otto remarque combien le terme « Hagne » s’applique fréquemment à des objets de la nature intacts, préservés, comme par exemple les forêts vierges. Ainsi Artémis représente ces parts de notre propre nature qui s’opposent aux structures de la civilisation, aux lois relationnelles et aux manières avec lesquelles nos instincts doivent s’adapter, dans une certaine mesure, à la culture locale. La psychologue archétypale Jeanette Perry dit qu’ »Artémis se présente à nous lorsque nous avons besoin de purifier/sanctifier la solitude et une existence naturelle et primitive et c’est vers elle que nous pouvons nous tourner à chaque fois que nous ressentons le besoin de n’appartenir qu’à nous-même, telle une amazone et un archer infaillible. Artémis nous protège d’une domestication trop complète.  

Je crois que c’est l’un de des passages de l’histoire d’Artémis que je préfère. Avec elle, la solitude est sanctifiée et c’est cet état solitaire qui nous permet de découvrir notre nature intérieure, libres de la présence, des exigences et des valeurs d’autrui. Ainsi Saturne est celui qui nous demande d’apprendre à habiter notre solitude, puisque c’est cette solitude qui est le paysage psychologique dans lequel nous développons notre relation avec la Koré. La Koré-ité, ce sens d’être « un-e en soi-même », prend sa source dans notre capacité à être seul-e avec nous-même et Artémis met en lumière cet état d’être, à l’aise et confortables dans la forêt vierge sauvage de notre nature intérieure.

J’aimerais parler d’un autre élément mis en lumière par Rudhyar avec la citation suivante : « Saturne est l’image de notre « être-semence » qui nous implore et souvent  exige de nous, par des voies incontournables de redevenir ce que nous étions avant de naître, avant d’avoir été pervertis par notre relation à l’environnement. Lisez cela métaphoriquement. Rudhyar décrit l’état d’être indivisé, vierge, qui renaît dans le vivier de sa propre nature. Dans le mythe, cette renaissance est évoquée par Hera, consort et épouse de Zeus, épouse archétypale et Aphrodite, l’amante archétypale. On raconte que ces deux déesses renouvellent leur virginité chaque an en se retirant auprès de sources sacrée, des bassins mythiques. Ces derniers appartiennent à l’espace imaginal où la femme en tant qu’amante, épouse, mère retourne à sa koré-ité. Selon la psychologue archétypal Nora Hall, nous devenons dans ces lieux closes, possédées, éclairées, vierges, belles. Ainsi ces bassins sacrés dans lesquels les déesses s’immergent ont un effet transformateur, métamorphique, grâce aux eaux purificatrices. Le fait de ces eaux purifiantes, le fait également que ces déesses se retirent de leurs amants et maris montre combien la séparation avec les autres est nécessaire pour un retour à soi-même. Or cet acte renferme une vérité paradoxale puisqu’il nous permet ensuite d’aller vers l’autre de manière plus totale. Cet acte de redevenir soi-même décrit par Rudhyar et symbolisé par Saturne n’est pas un événement unique. C’est en effet un acte qui doit être sans cesse renouvelé, pour découvrir encore et encore qui nous sommes dans notre vie, ici et maintenant. Je crois que c’est un des sens des transits de Saturne dans notre thème de naissance, thème que nous aborderons plus tard. Page 9 paragraphe 2.

Ce que j’aimerais montrer c’est que Saturne indique nos nécessités, nos responsabilités indispensables. A savoir le travail que nous faisons et les pressions qui sont impliquées dans notre travail, les relations que nous avons et nos engagements envers ces relations, en tant que dimensions saturniennes dans notre vie. Nous sommes incités, encouragés à reconnaître qu’ils font partie de notre essence puisqu’ils se manifestent dans nos relations. Ces nécessités indispensables, qu’elles se manifestent dans notre travail ou dans nos relations et que les pressions saturniennes nous tiennent liés à elles, sont inhérentes à cette dimension, à savoir que donc que quelque chose de notre nécessité est à l’œuvre. Notre nature essentielle n’est pas quelque chose de distinct des éléments qui se manifestent dans nos vies. Notre nature essentielle est dévoilée par la manière avec laquelle nous nous relions à ces éléments. Le fait que la perception habituelle que nous avons de Saturne est négative, signifie qu’au niveau collectif l’intégrité et le fait d’être vrai envers soi-même sont des valeurs avec lesquelles nous nous bataillons. A mon avis cela est l’une des polarités fondamentales qui s’oppose à la vie. Ce que nous sommes en tant qu’individu et le monde collectif dans lequel nous évoluons catalyse une tension fondamentale à laquelle nous sommes tous soumis à un certain degré. Dans ce sens Saturne peut également symboliser l’autorité collective. On retrouve ici l’idée que nos besoins instinctifs sont généralement ce que nous voulons et ce que nous sommes ; ces besoins sont défiés dès le moment où nous sortons de notre petit monde personnel et devons traiter avec d’autres personnes ou d’autres valeurs. Et je crois que la perception générale de Saturne est négative de par ce fait, c’est-à-dire notre façon de gérer cette tension entre ce que nous sommes et ce que nous sommes dans le monde, ce que le monde attend de nous. Saturne symbolise l’autorité, celle de la tradition, le passé, les mœurs, les règles et les attentes qu’une société ou culture a développées ; ainsi Saturne est associé aux figures de l’autorité, qu’elles soient personnelles ou impersonnelles, individuelles et collectives. Nous devons nous rappeler que les principes astrologiques ont plusieurs strates, différentes les unes des autres dans leurs significations et quelquefois elles semblent paradoxales mais elles sont en réalité connectées au niveau archétypal.

Saturne c’est l’autorité extérieure. Si nous considérons le soleil et la lune comme des symboles de notre père et de notre mère personnels, Saturne décrit l’autorité du pouvoir parental dans nos vies. Dans la psychologie des profondeurs de Jung, il est entendu que derrière nos parents se tiennent les archétypes de « la » mère et « du » père, ainsi que celui de la Mère avec un M majuscule, la grande déesse Mère ainsi que le Père Roi. Ces dimensions archétypales du pouvoir parental sont portés dans la vie réelle par les diverses autorités des traditions sociales et culturelles, les institutions dans lesquelles nous sommes impliqués comme l’école et le travail. Ainsi, partout où se trouve une autorité qui détient du pouvoir et du contrôle, se tient Saturne. Saturne est par conséquent associé à tous les problèmes d’autorité et il semble que ce soit une note de base à chaque fois que cette planète transite notre saturne, notre soleil ou notre lune de notre thème natal. Sans sentiment d’autorité intérieure, nous sommes destinés à être dirigés par les autorités extérieures, les attentes et exigences de nos parents, professeurs, patrons, clients, partenaires, compagnes/compagnons, enfants, la société mais aussi notre propre voix intérieure soumise aux jugements en court. La naissance de notre sentiment d’autorité propre, intérieure est pour la plupart d’entre nous un labeur long et pénible. Nous avons besoin d’un contenant vaste pour l’imaginer et la contenir ce que nous expérimentons au cours de nos vies. L’autorité de Saturne se trouve dans la constellation archétypale de la Koré et de sa souveraineté. Ainsi toutes les déesses vierges sont « une en soi-même », à savoir qu’elles sont souveraines, c’est-à-dire qu’elles portent leur propre divinité dans un certain espace. Par conséquent au niveau psychologique, notre capacité à porter, contenir notre autorité interne de la force vitale de notre être. Ceci est ce que Saturne décrit dans notre thème astral.

Caroline Casey, l’astrologue, donne une description de Saturne qui met bien en lumière ce que je viens de dire. Saturne est notre ballast, notre centre de base. Pour guérir d’une perte de centre ou d’équilibre, on doit se réapproprier, redevenir maître de son propre rythme. A chaque fois que nous essayons de résoudre quelque chose, le dieu du rythme nous donne une impulsion, une prétention et une attention sur ce qui est en jeu puis il l’enlève, la réfléchit et la répète. Chacun de nous avons un rythme unique. L’essence d’un travail efficace sur le corps ou la méditation ont pour effet de rétablir l’impulsion du corps, de renouer le corps avec son propre rythme. Le travail de Saturne est solitaire car nous devons cheminer seul-e et sans distraction pour trouver notre pulsation unique. Saturne est la partie de notre psyché qui bat le rythme comme un bassiste dans un groupe de musique, bien en-dessous de la surface des affaires du monde. Ainsi, avoir le sentiment de notre propre autorité intérieure c’est être accordé-e à notre rythme « Koré-Saturne ». Notez comment le passage de Casey décrit le processus de la Koré pour devenir maître-esse de notre propre rythme. Car nous devons cheminer seul et sans distractions pour trouver notre pulsation unique.

J’ai déjà dégagé ces données pour vous en lien avec la Koré. A présent, cette métaphore du rythme nous aide à différencier les archétypes de la Koré et de la fille (daugher). Et je crois que c’est vraiment important dans toute discussion sur l’autorité et saturne. Je parle en langage archétypique ici. Celles qui ont été nos filles dans notre vie, je ne parle pas de vous en tant qu’individu particulier, je parle du schéma archétypique du fait d’être une fille. Le rythme de la fille est édicté par les autorités parentales ; qui je suis censé-e être, à qui j’ai besoin de plaire d’une manière générale, la fille définie par ses liens aux pouvoirs parentaux, dont l’autorité définit les contours, qu’ils soient négatifs ou positifs, de son univers. Or, être protégé semble être la caractéristique principale de la fille, comme l’est la raison de son appartenance au père ou à la mère. Dans les mythes grecs il y a Athéna, qui représente une image importante de la fille à son père. Elle est née de la tête de son père (Jupiter). Perséphone, avant son initiation dans les mondes souterrains, est référenciée comme la Koré qui appartient à Déméter, ou « la Koré de Déméter ». Elle ne possède même pas de nom, fait très intéressant. Perséphone et Athéna sont des déesses aux visages qui affichent l’archétype de la Koré, mais également celui de la « fille ». Ce que je souhaite éclairer ici c’est que la vision du monde archétypique de la « fille » est un type de conscience ou une façon de se percevoir soi-même défini par le pouvoir d’une autorité plus grande que soi-même. Lorsque nous sommes enfant, nous vivons tous cet état de fille ou de fils à un certain degré. Mais au même titre que nous nous développons physiquement et mûrissons dans notre identité d’adulte, la question se pose de savoir si notre réalité intérieure est alignée à notre réalité extérieure, ou est-ce qu’en tant qu’adulte nous continuons à vivre avec cette même conscience de fille ou de fils, remplissant les attentes que les autres placent sur nous, à l’opposé de ce qui devrait être nourri de notre propre intérieur.

Ainsi notre vision du monde est naturellement et de prime abord formée par la famille et la culture, par les myriades de règles et d’obligations qui désignent des principes qu’on nous a appris à adopter comme les nôtres, pour ensuite plus tard découvrir les valeurs qui s’alignent sur notre nature. En d’autres termes, devenir un individu exige que nous nous retirions de l’investiture psychologique des complexes parentaux en jeu et de nos dimensions personnelles et collectives. Ensuite que ce processus nous ramène aux valeurs héritées de nos parents ou notre culture, ou nous expédie dans des contrées lointaines, ce qui compte c’est que nous découvrions ce qui nous appartient réellement. C’est la Koré qui personnifie cette force, qui nous force à résister aux influences extérieures et à défendre l’intégrité de notre espace intérieur. Nous pourrions par conséquent dire  que c’est la fonction de la Korê que de nous protéger contre le risque de nous perdre dans des forces collective, en nous ramenant à l’intérieur de nous-même. C’est comme si elle levait le voile sur la tâche psychologique face à laquelle les femmes et les hommes se retrouvent aujourd’hui. La koré nous met face à la question de comment nous créons un espace pour nous-même, en nous-même qui soit inviolable, vierge. Ainsi Saturne signifie les défis, obstacles placés sur notre route qui nous poussent à dépasser la vision du monde qui appartient à l’archétype de la fille comme décrit plus haut. En contraste avec cette qualité de possession qui perpétuellement est avec la fille n’est-ce-pas ? La Koré ne reconnaît aucune autorité au-dessus de sa propre autorité, parce qu’elle est souveraine, ses contours de son être sont définis depuis son intériorité. La racine proto-indo-européenne du mot anglais « daughter », fi-gatter, signifie celui ou celle qui tire le lait. La fille se nourrit du sein parental mais la Koré, dont la racine étymologique signifie « force de vie », émerge avec la vitalité de sa propre graine-essence, détachée de la mère et du père. La Koré n’est pas définie par son passé, ou par la famille et ses héritages. Quelque chose de différent la distingue, qui est le sentiment qu’elle « débute et s’achève avec elle-même ». Pour le dire plus simplement, à partir du point de vue de l’archétype de la fille, nous nous voyons comme appartement aux autres et avec le besoin d’être validés dans notre être par les autres. Alors que la Koré dit « tu appartiens à toi-même », ton essence, existence n’est pas ce que tu as reçu des autres, mais ce que tu as créé toi-même grâce à ton sentiment du soi.

Carolyn Casey dit autre chose sur Saturne qui me semble touche à ce qui vient d’être dit : la maîtrise de Saturne nous libère de notre complicité quant à l’usurpation de notre propre autorité par les autres (appropriation) : la virginité de la Koré peut être comprise comme une autonomie qui exprime la force gravitationnelle vers notre centre, où nous sommes en harmonie avec notre rythme, et non pas le rythme de quelqu’un d’autre. En ce sens, Esther Harding dit que la femme comme la déesse qui portent leur divinité à part entière, la femme psychologiquement vierge est « une en elle-même » et fait ce qu’elle fait non par désir de plaire, d’être aimée, ou d’être approuvée même par elle-même, non par désir de gagner du pouvoir sur quelqu’un d’autre, mais parce que ce qu’elle fait est vrai. Donc la femme ou la personne qui est vierge n’est même pas séduite au sens égotique de ce qu’elle fait, parce que ce qu’elle fait est authentique et permet une meilleure conscience de soi. En termes astrologiques, il s’agit d’une des significations de notre Saturne natal en tant que symbole d’une dimension de notre nature fondamentale. Saturne nous ancre dans notre soi profond, nois permet de rester connecté-e à ce qui est essentiel dans notre être individuel. Alors, pourquoi est-ce que la solitude que Saturne engendre est-elle parfois nécessaire pour connaître notre propre esprit ? Dans quelle mesure les luttes avec les figures d’autorité, votre père, votre mère, votre compagne/compagnon, vos enfants, qui que ce soit qui a été le vecteur (moyen) de votre ensemencement de votre propre terrain, en d’autres termes là où vous avez dû prendre position pour quelque chose qui tenait à cœur et non pas ce que ces figures souhaitaient ?

Saturne est présent et à l’intérieur et à l’extérieur en tant que voix d’autorité qui vous dit ce que vous devriez faire et comment vous devriez être. Et votre sentiment d’être individuel et l’autorité personnelle qui vient avec la connaissance de Saturne, le symbole de Saturne parle aux deux côtés de ce que je viens de décrire. Donc ce sentiment d’autorité personnelle qui vient avec la connaissance de ce qui est vrai pour vous, est le résultat de notre ouverture à une relation inconsciente avec Saturne et la manière particulière avec laquelle cet archétype modèle et dirige notre vie qui est décrit par notre Saturne natal, la maison et le signe dans lesquels il se trouve, les aspects qu’ils fait à d’autres planètes, que nous étudierons la prochaine fois.

A présent donc un autre thème à soumettre est la nature double de Saturne, qui est une clé supplémentaire pour comprendre et travailler avec ce principe astrologique. Saturne, Cronos et sa mythologie, il avale ses enfants par peur d’être détrôné par l’un d’eux. Lui-même a détrôné son père Ouranos et a pris sa place. Il règne dès lors sur les dieux avec sa compagne Rhéa. Et nous savons également que Saturne était le souverain de l’âge d’or. Nous avons par conséquent ici les deux stades, la nature double de Saturne, à savoir l’image négative du père qui dévore ses enfants et le souverain généreux de l’âge d’or, le vieux sage. Cette nature duale nous montre comment nous expérimentons cet archétype dans nos vies. Plus tôt, j’ai mentionné saturne comme le symbole psychologique de la liberté. Cette dimension psychologique de Saturne vient du livre de Liz Greene sur cette planète « un regard nouveau sur un Vieux Démon » (« a new look at an Old Devil »). Comment est-ce qu’elle tient ces 2 stades de Saturne, et comment elle les relie à la liberté psychologique ? Elle dit : « Saturne symbolise un processus psychique autant qu’une expérience. Il n’est pas simplement une représentation de la souffrance, de la restriction et de la discipline ; il symbolise aussi le processus psychique, propre à tous les êtres humains, par lequel l’expérience de la souffrance, la restriction et la discipline devient un moyen d’éveil de la conscience et de réalisation ». Ainsi, l’expression extérieure de Saturne – le retard, la frustration des besoins matériels et émotionnels, la froideur, le sentiment d’insécurité et d’incapacité. Le processus psychique, appartient au sens intérieur de Saturne, la connaissance de soi qui naît de ces difficultés. Ainsi pour répéter les point clés de Greene, Saturne symbolise comment nous utilisons ces expériences de limitations, restrictions, frustrations, discipline et souffrance pour une plus grande conscience et un plus grand accomplissement. Voyez-vous, ce sont les occasions de développer ce que Saturne désire. Saturne est le vieil homme sage qui met en lumière notre monde intérieur afin que nous obtenions la liberté qui vient avec la connaissance de soi et les expériences de plénitude psychologique.

Dans ce sens, Greene nous dit que Saturne est le gardien du seuil, celui qui détient les clés de la porte et que c’est par cette expérience que nous pouvons réaliser la liberté ultime.

 

                                                                                              Astrological study 1 – July 2023

I met Sebastien (SEB later in the text) In India. He wished to have a chart reading and after the first session, he wished to understand more of his life at the light of all what the astrological symbolic language could bring.

 

We had a very beautiful encounter, one where I felt I knew him since long. During the sessions he told me his life story. We met at least 6 times between beginning of April and end of July.

 

Sebastien was born on the 28th of June 1941, 9h35 pm, in (La Trinité-sur-mer) Lorient, Bretagne, France.

 

1945 :

progressed moon on Natal MC, jupiter in transit conjunct natal neptune and natal north node,

progressed venus enters into the sign of Leo,

Chiron in transit is opposed to natal mars.

 

He lived in Bretagne the first 11 (25) years (the first 25 years, 11 years in La Trinité, 7 years boarding school in Ploermel, 6 years of University in Rennes. He graduated in Chemical engineering and Business Administration) . He had a very good relationship with his mother and grand-mother, but not at all with his father, with whom he was in opposition, his father being a tyran (born on the 9th of October 1914).

 

His grand-mother raised him until her death, when he was 4 years old, that affected him very strongly.

 

SEB feels he had no father. His mother (father) was a butcher, authoritarian who had to take care of the butchery from her (his) young age of 14.

 

SEB has a half-sister, from a former marriage of his mother with a man who died when she was (pregnant at the age of) 22 years old.

 

From 11 years old until 23 years, SEB was away home attending different schools, ending with studies in physics and chemistry at the Rennes’ university and Business Administration.

 

1952 :

Chiron in transit conjuncts the progressed ascendant,

Pluto in transit conjuncts natal moon,

jupiter return.

 

September 1956 : Progressed Mercury is direct again

 

1957 :

Jupiter in transit conjuncts natal neptune and north node,

Pluto is about to enter into the sign of virgo and leaves the natal moon,

Progressed mercury conjuncts natal Sun,

Neptune in transit conjuncts natal MC.

 

1960 :

Uranus in transit conjuncts progressed venus,

progressed sun conjuncts natal venus,

progressed mercury conjuncts natal Sun,

Jupiter in transit almost conjunct to the natal ascendant,

Saturn in transit almost conjunct to the progressed ascendant.

 

SEB met his future wife when he was 19 and she was 12 and he waited until she was 18 years old to get involved in a love relationship. They married on the 17th February 1966 when he was 25 years old. Before this he never flirted or had any romantic relationship.

 

17.2.1966 :

progressed venus on natal moon,

progressed moon approaching the conjunction with progressed Sun.

 

 

The same year they went to Bolivia (mining town of Oruro), SEB to fulfill his military service as a cooperant, teaching chemistry there.

These years were happy ones.

 

 

1966 second half : Jupiter in transit conjuncts progressed Moon and sun.

 

 

Their first child, Chris, was born on 31.3.1967 in Bolivia. This day was the most moving of SEB entire life.

Chris was crying a lot.

 

Beginning 1967 :

In January : progressed new moon at 1° of Leo, conjunct Jupiter transiting into the 7th house.

A little later : Saturn in transit conjuncts natal mars,

Neptune in transit conjuncts progressed MC.

Uranus in transit conjuncts natal Neptune and North node.

 

They came back in Bretagne in autumn 1967 and SEB spent the rest of the year looking actively for a job. He was graduated as a chemist engineer and also in business administration. He got the opportunity to go to Zurich, Switzerland, and work for an American company « DOW CHEMICAL ». They moved there with their 4L little car. Since then, SEB has never lived or worked in France anymore.

 

End of 1967 :

north node in transit conjuncts IC.

Chiron in transit conjuncts natal mars.

 

He liked his life in Switzerland as everything was new, but he didn’t really integrate the Swiss German life style and culture. He was travelling a lot for his work throughout Europe and was more into the American way of life.

 

End 1969 :

progressed Sun in conjunction with natal Pluto.

Pluton in transit conjuncts neptune and north node (natals).

Progressed moon in 8th house.

Progressed Venus in virgo and 8th house.

Saturn in transit in 4th house.

Progressed ascendant at the last degrees of the sign of Capricorn.

 

On the 8th of September 1970, their second son Rob was born. SEB is sure that the father of Rob is a common friend they had.

As a matter of fact, SEB was very much in love with his wife Ella, but on her side, she started very quickly after marriage to have other men in her life.

 

1970 :

progressed ascendant just about to enter into the sign of Aquarius.

Jupiter in transit on the natal MC and in the 10th house.

 

Between 1972 and 1974, the family lived in the United States (near the Great Lakes, Michigan), SEB being enrolled in research for the same company. Rob was always crying. SEB didn’t like those two years, everything was artificial.

 

They returned in Switzerland in 1974, SEB was 33 years old. He went thru a very difficult personal crisis. He felt disconnected from his soul.

One Sunday, desperate, he bought a magazine, in which there was an article about Sophrology with a contact number in Zurich. He called and started to practice sophrology. It was a healing process and changed his life. It was thru the method created by Alfonso Caycedo from Colombia.

 

1974 : Saturn in transit conjuncts the Sun

 

 

In 1975, the family moved in Bilbao, Spain, SEB being enrolled as research director in the same American company.

 

Their third son, Will, was born there in 1976, on the 21st of September.

 

1976 :

Uranus in transit conjuncts the MC,

north node in transit in 10th house and soon on the MC,

jupiter in transit on natal Saturn.

Saturn in transit on natal Pluto.

Progressed mercury on natal venus.

Chiron in transit on IC.

 

In 1978 they left Spain and returned to Zurich. It was the end of his collaboration with Dow Chemical and he stayed only one year in Zurich to finalise these long years of cooperation. In 1979, they went to south of France, in the pays Basque, where he meditated on his professional future. He decided to set up a project in Barcelona : transform Spain’s water, as this country was, in terms of legislation for the water treatment, 20 years behind France.

 

1979 :

jupiter in transit conjuncts natal moon.

Saturn in transit is in 8th house.

Progressed mercury is on the last degrees of cancer.

Progressed ascendant has entered in the 2nd house a short time ago. 

 

He created a factory and worked there from 1980 to 1995. By 1995, he was doing so well that many (a) multinational companies(y) wanted to buy (bought) his enterprise (which happened in 1994).

 

1982 : neptune in transit conjuncts the natal ascendant

1987-88-89 : pluton in transit in the 10th house.

 

In 1988, when his 2 oldest sons left Spain to study in Paris, their mother left as well and followed them. Will, who was then about 12 years old, went in a  boarding school (like SEB when he was 11 year old). they were reunited only during holidays.

 

Beginning 1988 :

Uranus in transit conjuncts the ascendant -

Saturn in transit conjuncts the ascendant.

North node in transit just passed conjunct on natal mars -

jupiter in transit conjunct progressed mars.

 

Later 1988 :

Chiron in transit soon conjuncts the natal descendant.

Jupiter in transit in 4th house and at the end of the year conjuncts natal saturn.

Progressed ascendant at the last degrees of Aquarius.

 

In 1991, for his 50’s birthday, SEB organized a trip to Tibet with his family and some friends. He felt a strong connection with Tibet and it was hard to leave but this was also the time when he started to be able to take some distance from his wife.

 

1991 :

Progressed Sun and mercury conjunct natal moon in 8th house.

Jupiter in transit conjuncts natal moon.

Return of Chiron.

Progressed moon conjuncts the descendant.

Progressed ascendant has entered the sign of pisces a short time ago.

 

In 1992 SEB met Colin Bloy, who was giving some lectures in Spain that were fascinating SEB. Colin Bloy was the founder of « fountain international ». He had invented a new medicine based on Etheric Healing called « salvation healing» : he was looking for specific archetypes in the etheric body of ill organs and worked thru visualisation to heal these ill parts. Colin lived for a while in SEB’s house. SEB became an important member of Colin Bloy’s group.

 

17.7.92 :

progressed sun and mercury still very close to natal moon.

Progressed moon just passed natal sun.

North node in transit very close to the ascendant, at 1° of capricorn, i.e. about to enter into the sign of sagittarius.

 

That same summer 1992, when SEB’s wife came back to Spain for the summer holidays but also because of their son Chris’s wedding, she asked Colin to leave the house. SEB still feels some resentment about this.

Chris and Laura married on the 17th of July 1992.

 

 

SEB has never been unfaithful to his wife while married : 28 years. After their separation in 1993, he had 3 amorous adventures. These 3 adventures were with women that were part of Colin’s group. SEB felt very strong emotionally during this period.

 

In 1994 everything collapsed. It followed a ski holiday in February 1993 in the house of their friend, who was also Ella’s lover and Rob’s biological father. The parents of Chris’s wife (Laura) were also present : Olivia the mother. SEB had already met Olivia in 1991.

During those ski holidays SEB lived so many difficult situations in regard to his wife, that when back in Spain, he asked for the separation. She accepted without problem.

 

1993 :

north node in transit on progressed MC.

Jupiter in transit in 9th house.

Uranus and neptune conjunct in capricorn, in the first house.

 

In 1994 his house in Spain burned. Everything burned, among 2500 books. SEB lost everything materially. This was not that difficult for him, as he felt inside he was like a buddhist. A little later, when the house got emptied, and while he was walking down some stairs, he found on the floor a vinyl 45 tours from the French singer Barbara. As Barbara was also the name of a place not far away he decided to go there, la « Conca de Barbera ».

 

1994 :

progressed moon on the last degrees of Cancer, close to a progressed new moon.

Progressed Sun and mercury on the last degrees of Leo.

Progressed Venus on last degrees of virgo.

Saturn in transit conjuncts progressed ascendant.

Pluto in transit is opposed to the natal saturn.

South node in transit on saturn. 

 

He ended up living in Prenafeta, near (in la ) Conca de Barbera, where he bought (rented) a house. There he has spent the most beautiful years of his life. From 1995 to 1997.

 

A terrestrial zodiac of 5 km diameter lies in La Conca de Barbera. Each sign are inscribed into the earth

In 1091, Olivia and SEB were married and commanded the Spanish army against the Muslins Moors .

They were living in the castle of Barbara de la Conca.

The 12 signs are marked into the earth and give the place a special atmosphere recalling their qualities.

 

In ending summer 1995 SEB started to date Olivia. Olivia’s husband was a rude man not respecting his wife at all, treating her like a servant. Between December 1995 and June 1996 SEB and Olivia were meeting every Monday evening, in secrecy. Olivia has 3 daughters and the youngest one knew about their relationship and let her father know. SEB never thought he could take one day someone’s else wife. The husband reacted very strongly, cried a lot. Olivia was moved and tried to return, but as soon as she returned his abusive behavior went back. She chose SEB and they went to live together in Prenafeta.

 

1995 :

Chiron in transit on the natal neptune and north node.

Saturn about to transit on natal mars.

Progressed Venus enters into Libra.

Beginning of 1995, Jupiter in transit is opposed to its natal position.

Later in the year, north node in transit conjuncts natal MC

 

12th of June 1996 : progressed new moon at 29° of Leo. Jupiter in transit opposed to 7th house, Sun and mercury.

 

In 1997 they moved to Pakistan, Islamabad, where Chris and Laura (SEB’s son and Olivia’s daughter) were settled. Chris was working there as a diplomat. They stayed there more than two years, until 2000. SEB was working with UNICEF, helping in the development of water concept in villages.

 

1997 :

return of north node.

Progressed Sun enters in virgo.

Chiron in transit conjuncts MC.

Pluto in transit opposes the natal Jupiter.

 

In 2000 Olivia and SEB went to Auroville for the first time, just after leaving Pakistan. SEB knew about the philosophy of Sri Aurobindo and The Mother because he had read the books written by Satprem, the closest disciple of The Mother. They stayed there 2-3 weeks and really loved the place.

 

2000 :

January / February : progressed Moon on MC -

North node in transit on natal Pluto -

pluto in transit enters into the 12th house.

 

During this same period in India SEB encountered heart problems and his doctor wanted to operate him in New Dehli. SEB decided not to be operated and with Olivia he went to his parents place in Bretagne, where he healed thanks to his practice of Chi Gong, reconnecting with nature and his  earlier place.

 

August : return of Jupiter 7° Gemini.

Saturn transits the 5th house -

north node in transit on natal Venus.

Return of Saturn.

Saturn and Jupiter in transit are in conjunction at the end of 4th house, beginning of 5th house.

 

In October 2000 they went back to Auroville with the intention to live there. But just then, Olivia received a message from her daughter Laura, who had a difficult pregnancy and asked her mother to come and help. SEB stayed in Auroville and they were separated until the birth of Thomas, on the 3rd of May 2001.

 

December 2000 : Saturn and Jupiter still each on their return phases / positions.

 

3.5.2001 :

north node in transit on natal sun -

uranus in transit opposed to the natal moon -

Chiron in transit conjunct natal ascendant.

 

2001 was also the year of Olivia husband’s death and SEB’s father death. In 2002 his mother died.

 

2001 - 2002 :

north node in transit conjunct natal Sun,

Jupiter in transit opposes the ascendant (conjunct descendant).

 

2002 :

Jupiter in transit conjuncts venus and Chiron in the 7th house.

Saturn transits the 6th house.

 

In Auroville, SEB worked during 2 years teaching water concepts.

 

On the 3rd of March 2004, SEB was introduced with Katia, a medium who revealed him about his past lives and opening him to a new dimension. This event was very important in SEB’s life. She revealed him that he was part of a group of 17 knights templars, born before the bing bang 13 billions years ago. Still today they worked in the service of the Divine, some of them incarnated like SEB, the other ones from their spirit  state.

 

On the 3d of March 2004, 3 days after the descend of the Supramental Light on the planet, Katia channelled from the Beings of Infinite Love that our Mission, The Mission of the Brothers of the 17, who were still called the Templar Knights, was THE DESCEND OF THAT SUPRAMENTAL LIGHT TO THE CENTRE OF THE EARTH. This has been the main activity of the Templar Knights during 17 years, on a daily basis over 3,330 sites of the Earth. These daily concentrations were done with Olivia and her Essenes team.

 

2004 :

Jupiter in transit conjuncts the progressed Sun.

Progressed MC on natal ascendant -

pluto in transit on progressed moon -

saturn in transit on natal sun -

progressed ascendant on natal mars.

 

In August 2007, SEB organized a trip to St Jacques de Compostelle, Spain. He, Katia and 2 other knights templars, received a concentration of energy whose intensity was incredible. It was also the occasion for the water to be raised to a Supramental energy level.

 

2007-2008 :

saturn in transit conjuncts natal moon.

Pluton in transit conjuncts the ascendant,

Jupiter in transit conjuncts the ascendant.

 

Mid 2010 : progressed Uranus becomes retrograde

Mid 2011 : progressed Mars becomes retrograde

 

2011 : Jupiter is transiting the 4th house and not far from its return to natal position, progressed moon is conjunct to natal mars, progressed mercury is entering in the sign of Libra, pluton in transit is conjunct the progressed MC.

 

Mid 2015 : progressed Saturn becomes retrograde.

 

on the 9th of August 2016, Olivia died (left her body) after a battle against cancer. She took SEB’s soul with her. In 2017, a medium named Joelle, in visit in Coin de Terre Auroville,  could see how Olivia was “operating” so SEB could live with only 17% of his soul - 83% staying with Olivia. This was on the 17th of February 2017

2017 was also the end of a cycle.

 

2016-2017 : Jupiter in transit conjuncts Natal Neptune and progressed Sun, progressed moon conjuncts natal Uranus, Uranus in transit conjuncts progressed ascendant and progressed mars (conjunct in Aries), Saturn enters in the 12th house and the sign of sagittarius.